SAIL Blogue

La chasse au canard : la beauté, les défis et rien d’autre que la chasse

SAIL

28 avril 2023

Partagez

Facebook Courriel
chasse au canard

La chasse à la sauvagine est un véritable art qui met au défi la capacité d’adaptation de ses plus fervents pratiquants. Pour ceux qui débutent, c’est un monde à part qui s’ouvre. À travers la première expédition de Juliette Larocque à l’île au Canot, en compagnie de Caroline Grimard et de son chien rapporteur Goose, découvrez comment la chasse au canard peut être un vecteur de découverte et de dépassement.

Cet article a été produit en collaboration avec Hooké.

Dans cet article, vous en apprendrez davantage sur la beauté et les défis de la chasse aux canards :

  1. L’île au Canot pour une aventure de chasse au canard unique
  2. Une expérience de chasse à l’oie avec un chien rapporteur
  3. Un archipel reconnu pour sa diversité d’oiseaux migrateurs
  4. Une chasse au canard armée de patience
  5. Les premiers appels de Caroline font écho
  6. La chasse et rien d’autre

L’île au Canot pour une aventure de chasse au canard unique

Le soleil est étrangement chaud pour la fin du mois de septembre. La surface du fleuve est calme et le bateau se faufile dans le dédale d’îles avec un ronronnement rassurant. À bord de l’embarcation, Juliette Larocque contemple sa chance et l’incongruité de sa présence en ces lieux. L’île au Canot est un endroit dont on entend peu parler en dehors d’un petit cercle de sauvaginiers. C’est une perle précieuse de l’estuaire du Saint-Laurent, dans l’archipel de L’Isle-aux-Grues. Au loin, à contre-jour dans le soleil baissant, les falaises de Saint-Tite-des-Caps. De l’autre bord, les derniers fragments des côtes de Cap-Saint-Ignace s’effacent derrière l’île aux Grues. « C’est chez nous », se dit Juliette, « c’est chez nous et pourtant je n’aurais jamais mis les pieds ici, s’il n’y avait pas eu la chasse. » La chasse… La chasse et rien d’autre.

Une expérience de chasse à l’oie avec un chien rapporteur

Dans ce cas précis, c’est l’expérience de la chasse à l’oie avec un chien rapporteur qui a amené Juliette dans ce coin de la province. Pour la néophyte, il s’agit d’une première expérience dans ce contexte particulier où on attend le gibier à la rencontre de l’eau et de la terre, là où les oiseaux convergent pour trouver nourriture et protection. Mais l’insécurité d’une première fois ne se fait pas sentir; Juliette est bien accompagnée et mentorée par Caroline Grimard, une amatrice de sauvagine et éleveuse de chiens de chasse d’expérience. C’est donc avec excitation et fébrilité qu’elle voit approcher le dernier site de chasse du voyage.

Un archipel reconnu pour sa diversité d’oiseaux migrateurs

La veille, les deux complices ont confirmé un premier élément important : il manque d’oies pour la chasse aux oies. Ces dernières ne sont pas encore arrivées en grand nombre dans la province. Par chance, la mythique date d’ouverture de la chasse aux canards au Québec vient d’arriver. De plus, l’archipel est reconnu comme un site doté d’une grande diversité d’oiseaux migrateurs. Les premières plumes à faire leur apparition devant la cache sont donc celles de sarcelles à ailes bleues, un canard réputé pour son vol agile et ses approches imprévisibles. C’est un oiseau qui peut jouer fortement sur la confiance de quelqu’un qui s’attend à viser de grosses oies corpulentes. Effectuer un tir de qualité sur une oie en vol, c’est déjà un défi important, mais faire la même chose sur un oiseau cinq fois plus petit dont l’approche est aussi prévisible que le parcours d’une feuille dans le vent, c’est une autre affaire. C’est pourtant cette opportunité d’être confronté à la folle et insaisissable variabilité de la nature qui donne toute la beauté à l’aventure de la chasse.

Une chasse au canard armée de patience

C’est une séance de tir au pigeon d’argile rassurante qui a redonné confiance à Juliette, une expérience qu’elle se promet désormais de répéter le plus souvent possible avant ses sorties de chasse. Alors qu’elle assiste Caroline dans le placement des appelants, Juliette ne peut s’empêcher de couler un regard vers Goose, le splendide labrador noir qui attend patiemment sur la berge. Son regard est braqué sur l’horizon, ses oreilles de chien de chasse au canard semblent agitées par les appels distants de voliers qu’on ose à peine imaginer. Le travail effectué par la bête est impressionnant, d’abord parce qu’il implique de plonger dans les marées froides du Saint-Laurent, mais surtout parce qu’une grande partie de l’opération consiste à porter une confiance aveugle aux commandements de sa maîtresse pour récupérer un oiseau qu’il ne peut pas voir. Avec de la chance, Goose aura une soirée occupée.

Les premiers appels de Caroline font écho

Ils font écho à ceux d’un duo de sarcelles qui volent à basse altitude à une centaine de mètres à gauche de la cache improvisée dans les rochers. La distance initiale des oiseaux garde d’abord les chasseuses dans une forme d’engourdissement. L’univers des possibles est trop vaste pour qu’elles s’excitent. Mais l’engourdissement se transforme vite en frisson alors que, dans un mouvement coordonné, les canards changent de cap. Pour Juliette, c’est la stupeur qui suit, alors qu’en un clin d’œil le « go » de Caroline se fait entendre. Les seuls coups de feu qui résonnent sont ceux de la mentore. « Je pensais que j’étais prête, mais non. » Alors que Goose dépose le deuxième canard devant sa maîtresse, l’initiée écoute les paroles rassurantes de sa guide. Après de longues minutes à se demander si elle aura une deuxième chance, Juliette voit finalement une autre volée de canard faire son apparition. Ils sont six et volent dans un angle similaire à celui du premier duo. Cette fois, aucune hésitation : les sens sont entièrement en éveil. « Prépare-toi », dit Caroline; les mains se crispent sur le fût du fusil de calibre 12, puis se détendent aussitôt. « Respire », se rappelle Juliette. « GO ! »

La chasse et rien d’autre

Admirant les gouttelettes d’eau qui perlent sur le plumage de son premier canard de l’Île au Canot, Juliette ne peut s’empêcher de penser à ce qui l’a conduite ici. À ce qui rend si précieuse la récolte qu’elle tient entre ses mains ; un trésor d’ingénierie organique, prélevé dans un lieu intime où se marient le bruit du vent et du fleuve, l’odeur saline du Saint-Laurent et la complicité d’un duo épatant. La chasse. La chasse et rien d’autre.

Vous pouvez visionner l’épisode 3 « Fidèle partenaire dans l’estuaire du fleuve Saint-Laurent » de la série Intrépide de nature dès maintenant, pour vous aussi partir à l’aventure sur l’Île au canot.

Partagez

Facebook Courriel

Vous aimerez aussi