5 bonnes raisons d’adopter l’achat local pour la planète (et pas seulement!)

L’achat local a le vent en poupe depuis quelque temps, et il s’est fait une place dans notre alimentation, particulièrement en ce temps de l’année. Pourtant, le réflexe pour le « fait chez nous » a du mal à s’installer quand il est question d’achats vestimentaires.

Vu comme trop cher, trop difficile à trouver, peu attractif, il a du mal à se faire une place dans nos armoires. On en oublierait presque que l’Est canadien avait une industrie textile très dynamique il n’y a pas si longtemps.

Il serait sans doute temps de s’y remettre! L’industrie de la mode, et particulièrement la tendance à la fast fashion ou « mode éphémère », pose de nombreux problèmes à grande échelle pour la planète.

C’est pourquoi nous démystifions pour vous l’achat local et son lien avec une mode plus vertueuse.

Cet article a été produit en collaboration avec le Jour de la Terre Canada

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Alléger la facture carbone

Qui dit achat local dit proximité géographique et donc réduction des émissions liées au transport. Si vous jetez un œil à la provenance de vos achats habituels, vous vous apercevrez vite que le produit le plus anodin de votre quotidien a parcouru un nombre certain de kilomètres avant de parvenir jusqu’à vous.

Et cette étiquette « fait à / made in » ne vous montre que le trajet final parcouru par votre objet. Extraction de la ressource, transformation, production, assemblage, emballage sont autant d’étapes intermédiaires avant qu’il aboutisse dans nos magasins. Et les chaînes sont très longues : entre 20 000 et 40 000 km pour un t-shirt ou encore 65 000 km pour un jeans.

Bateau, avion, camion : chaque kilomètre parcouru, c’est du carburant d’utilisé et donc des émissions de gaz à effet de serre (GES) en plus dans l’atmosphère.
Il y a de quoi vouloir réduire la note en relocalisant nos achats!

Préserver la planète

En plus de donner lieu à de précieuses économies d’émissions de GES, l’achat local évite bien d’autres désagréments à la planète.

Les productions délocalisées au bout du monde le sont pour un objectif de bas coûts, pour en fin de compte nous permettre d’acheter massivement des choses de tous types à des prix moindres. Le but n’est pas d’être vertueux, mais d’être peu cher – et cela a de gros impacts sur l’environnement.

On peut penser aux cuirs à bas prix issus de troupeaux de bœufs brésiliens qui ont longtemps dopé la déforestation de l’Amazonie, ou au transport maritime qui a l’avantage d’être bien moins onéreux que l’avion, non sans impact sur la biodiversité marine, ou encore aux produits utilisés pour transformer et teinter les fibres textiles dans des pays où les règles concernant la pollution de l’air et des eaux ne sont pas regardantes. Même au bout de leur vie, les vêtements ont de fortes chances de reprendre un bateau pour inonder un autre pays sous des tas de linge usé.

Relocaliser notre achat et notre production rend de nouveau visibles les enjeux réels liés à notre surconsommation, qu’il est facile d’oublier lorsque ça se passe loin de chez nous.

Protéger les droits de la personne

Actuellement, il n’y a pas que la planète qui écope avec l’industrie de la mode; les populations aussi. Moins nous payons cher, moins les individus le long de la chaîne sont rémunérés pour leur travail. Pour produire nos chandails à 5 $, il faut donc un peu d’exploitation humaine.

Prix négociés au plus bas pour les matières premières, travail forcé ou travail des enfants, non-respect des droits de la personne, conditions dangereuses… Les usines-ateliers du bout du monde ne font pas grand cas de leurs travailleuses et travailleurs.Vous avez toujours la possibilité d’encourager des marques certifiées Fairtrade pour éviter toute exploitation.

Fabriquer sur le territoire permet donc de s’assurer que les droits de la personne sont respectés, au moins pour la dernière étape de production. Et la personne qui vous le vend sera normalement capable de vous donner de précieuses informations additionnelles sur l’origine et la fabrication.

L’achat local permet de partager notre fierté des produits d’ici. Que ce soit en fréquentant les foires artisanales, les boutiques de quartier, les friperies solidaires, les ventes de garages, les ateliers locaux, de belles rencontres vous attendent. Ne reste qu’à sauter le pas.

Soutenir notre économie

L’achat local est aussi vertueux pour notre économie puisque la valeur créée reste davantage sur le territoire et nous bénéficie plus directement. Il permet d’être plus autonomes et résilients, particulièrement en matière alimentaire, de créer des emplois, de faire renaître des savoir-faire originaux et de redynamiser les villes et villages.

Par les impôts, il assure une meilleure circulation de la valeur créée pour bénéficier aux personnes qui en sont exclues.

C’est aussi une façon de replacer l’économie au service des personnes qui la font fructifier : nous! En privilégiant des marques d’ici qui s’engagent pour la planète, on choisit aussi une consommation sur laquelle on a un pouvoir d’action.

Eh oui, votre pouvoir d’achat est un outil citoyen non négligeable qui peut façonner une économie de demain plus durable et humaine.

Redonner de la valeur aux choses

Pour finir, l’achat local est une belle manière de redonner du sens à ce que nous possédons. Par les liens humains qu’il crée, la connaissance qu’il permet d’acquérir, les valeurs sociales et environnementales qu’il défend, il ouvre à un peu plus de respect pour les choses que nous achetons et les personnes qui les produisent.

Et c’est une étape essentielle pour repenser nos façons de consommer et remettre en question le modèle de la mode ultrarapide aux 52 collections par ans. Pensez à considérer des marques qui possèdent différentes certifications pour aider la planète, dont B Corp, bluesign, etc.

Alors, renseignez-vous sur la façon dont vos vêtements sont fabriqués, d’où ils viennent et qui profite de leur vente. Prenez le temps de comprendre pour mieux vous interroger sur vos achats. Demandez-vous « pourquoi (ce vêtement) et pour quoi (faire)? »; un moyen simple de savoir si c’est la raison ou la pulsion qui vous guide.

Redonner de la valeur aux choses contredit automatiquement l’idée de consommer du jetable à bas prix en permanence. Pourquoi gaspiller ce à quoi on attache de la valeur?