SAIL Blogue

Les vêtements de seconde main et l’impact environnemental de l’industrie de la mode

SAIL

17 octobre 2023

Partagez

Facebook Courriel
Impacts environnemental de l'industrie de la mode

Dans un monde dominé par la mode éphémère, nos choix de consommation importent plus que jamais. L’industrie de la mode, avec le renouvellement constant des tendances et les tonnes de vêtements jetables qu’elle implique, est l’une des principales responsables du changement climatique, de l’épuisement des ressources et de la dégradation de notre environnement. Que ce soit en termes d’utilisation (excessive) d’eau ou d’empreinte carbone, le prix à payer pour notre planète est indéniable.  

En tant que consommateurs, nous avons le pouvoir de faire évoluer les choses. En comprenant bien les conséquences de nos choix, en réévaluant nos habitudes de consommation et en faisant de “petits gestes” dans notre vie quotidienne, nous pouvons contribuer à atténuer les dommages causés par l’industrie de la mode. Choisir un équipement durable, l’entretenir, le réparer, acheter en seconde main… sont autant d’étapes vers un avenir plus durable. Explorons les impacts de l’industrie de la mode et voyons comment faire, ensemble, toute la différence.

Dans cet article, vous en apprendrez plus sur les impacts environnementaux de l'industrie de la mode et sur la manière dont les vêtements de seconde main et l’adoption d'habitudes durables peuvent entraîner un changement positif:

  1. L'impact environnemental de l'industrie de la mode
  2. Les vêtements de seconde main et le changement climatique
  3. Les vêtements de seconde main et la production de matières premières
  4. Passons à l’action

L’impact environnemental de l’industrie de la mode

Chaque année, ce sont plus d’un milliard de tonnes de dioxyde de carbone qui sont rejetées dans l’atmosphère par l’industrie de la mode. C’est autant que les émissions combinées du trafic aérien et du trafic maritime mondial. L’industrie de la mode est tout simplement l’une des plus polluantes au monde, juste derrière l’industrie pétrolière. D’énormes quantités de ressources et plus de 15 000 produits chimiques différents sont utilisés pour la production de vêtements. Tout cela se traduit par la dégradation des sols et un (haut) niveau de rejet de produits polluants dans l’environnement. Le transport a aussi un fort impact sur l’empreinte carbone du secteur: la plupart des articles sont produits dans une partie du monde avant d’être expédiés dans une autre pour y être vendus. Une paire de jeans peut faire jusqu’à 1,5 fois le tour de la Terre avant d’atteindre sa destination finale. Enfin, autre statistique: 85 % des vêtements produits finissent par être jetés.

Le problème de la mode éphémère

La majorité des marques de vêtements “traditionnelles” dessinent et produisent environ quatre collections par an. Pour les compagnies de “fast fashion”, ce nombre peut aller jusqu’à 36… Leur but est simple: produire en masse des milliers d’articles, de la manière la plus rapide et la plus rentable possible, très souvent au détriment de l’environnement. La mode éphémère a recours à une quantité toujours plus importante de ressources, émet toujours plus de CO2 dans l’atmosphère et rejette toujours plus de polluants. En d’autres termes, la mode éphémère fait exploser l’impact environnemental déjà lourd de l’industrie de la mode.
Autre enjeu majeur: en mettant la priorité sur le volume, le profit et la vitesse de fabrication, les marques de mode rapide en viennent souvent à négliger des aspects importants des processus de production et de transformation. Elles peuvent ainsi ne pas être exemplaires au niveau de l’approvisionnement en matières premières, de l’utilisation et de l’élimination des produits chimiques ou encore de la gestion des déchets ou de la qualité générale des vêtements produits.
Au-delà de leur empreinte carbone très élevée et du fait que leur production entraîne une pollution de l’air et de l’eau, les vêtements de mode éphémère ne durent vraiment pas longtemps… Tout simplement parce qu’ils ne sont pas faits pour durer entre les mains du consommateur. Ces pièces bon-marché sont pratiquement “jetables”: achetées en masse, elles sont mises aux poubelles en un temps record, parce qu’elles se démodent ou se détériorent.

Les vêtements de seconde main et le changement climatique

Magasiner des vêtements de seconde main n’est pas un “petit geste”: c’est une superbe alternative pour lutter contre le changement climatique et réduire notre empreinte carbone, tant individuelle que collective. En optant pour des vêtements de seconde main, nous prolongeons leur durée de vie et ralentissons la nécessité d’en produire de nouveaux.
Sur la base des données carbone de l’ADEME, l’achat d’un vêtement d’occasion (au lieu d’un vêtement neuf) permet d’économiser jusqu’à 56 kg de CO2, soit l’équivalent d’un trajet de 500 kilomètres en auto. En optant pour des vêtements d’occasion, nous pouvons avoir un impact collectif significatif sur les émissions de carbone de l’industrie de la mode. Les achats de seconde main favorisent aussi une économie plus circulaire, où les vêtements sont réutilisés, reconvertis voire réimaginés. En bout de ligne, on y gagne en durabilité et on réduit la pression sur les ressources de notre planète.

Les vêtements de seconde main et la production de matières premières

En faisant le choix de préférer des vêtements de seconde main à des morceaux neufs, nous contribuons à la préservation des ressources nécessaires à la production et à la transformation de ces derniers. Nous participons aussi à la réduction de la quantité de polluants qui se retrouvent dans l’environnement.

Les matériaux synthétiques

La plupart des fibres synthétiques qui entrent aujourd’hui dans la composition des vêtements sont fabriquées à partir de pétrole, une ressource non renouvelable et très polluante. C’est le polyester qui occupe la première place des matériaux les plus utilisés: il représente 70 % de la production totale de fibres synthétiques.

Le processus de transformation du pétrole en produits textiles s’avère particulièrement polluant. Les produits chimiques utilisés au cours du processus sont l’une des principales causes de pollution de l’eau par l’industrie textile. Les fibres de polyester libèrent également des microplastiques dans l’eau lorsqu’elles sont lavées, ce qui contribue à la contamination de nos cours d’eau. Cet effet tend toutefois à s’atténuer avec le temps: encore une raison supplémentaire de privilégier les vêtements de seconde main et de manière générale, les matériaux recyclés.

Les matériaux naturels

Malheureusement, les fibres naturelles peuvent elles aussi avoir un impact négatif sur l’environnement. L’industrie de la mode et a fortiori la “fast fashion” créent une énorme demande de matières premières, ce qui augmente la pression sur les producteurs. Ces derniers peuvent ainsi avoir recours à des pratiques agricoles intensives pour augmenter leurs taux de production et le rendement de leurs cultures.

Le coton peut par exemple pousser avec des quantités d’eau modérées, mais les cultures de coton utilisées pour la production textile sont immergées dans l’eau, afin d’augmenter leur efficacité et leur croissance. Quelques 2 700 litres d’eau sont requis pour fabriquer un seul t-shirt en coton. La même quantité d’eau étancherait la soif d’un être humain pendant au moins trois ans…. Quand on sait que le coton représente un quart des fibres textiles produites dans le monde, il n’y a rien de surprenant à ce que l’industrie de la mode soit la deuxième plus grande consommatrice d’eau au monde.

Passons à l’action

Les vêtements de seconde main représentent une alternative durable au modèle de la mode éphémère et des pratiques actuelles de l’industrie de la mode. Et il ne s’agit pas du seul pas que nous pouvons faire en tant que consommateurs.

Bon point de départ: valoriser les ressources et le travail nécessaires à la création des vêtements que nous possédons déjà, en nous efforçant de tirer le meilleur de ce qu’ils ont à nous offrir. Prenons soin de nos vêtements, veillons à les entretenir et à les laver correctement, apprenons à les raccommoder et à les réparer. En bref, faisons notre possible pour les garder en bon état plus longtemps. Plutôt que de jeter d’office un vêtement ou un accessoire qui nous semble en bout de course, essayons d’explorer d’autres façons de l’utiliser ou des idées pour le recycler. Et s’il ne nous est vraiment plus utile, prolongeons son cycle de vie en le donnant, en le prêtant ou en le vendant à quelqu’un d’autre qui saura lui offrir une nouvelle vie.

Pour aller plus loin, il est toujours bon de garder en tête les “5 R” du zéro déchet, et de chercher des moyens d’intégrer ces principes dans notre vie quotidienne. Lorsque nous avons à acheter de nouveaux vêtements ou accessoires, essayons de viser une consommation responsable, en n’hésitant pas à remettre nos habitudes en question. Priorisons la qualité, la durabilité et la réparabilité. Privilégions les marques respectueuses de l’environnement ainsi que les certifications et labels de développement durable fiables. Demandons-nous si les produits que nous magasinons répondent vraiment à un besoin réel.

FAQ

Quel est l’impact des textiles sur l’environnement?

Quel est le problème de la “fast fashion”?

Partagez

Facebook Courriel

Vous aimerez aussi