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Nous sommes nombreux à partir à l’aventure dès que l’occasion se présente. Explorer l’autre versant de la montagne, planter sa tente sur la neige, arpenter un sentier qui nous emmènera loin… La découverte des grands espaces a beau nous faire vibrer, la sécurité et l’humilité face à la nature restent de mise. Les plus grands explorateurs font tout pour limiter les risques inhérents à leurs péripéties. Faisons de même. Bianca, de Peak Secourisme, nous donne les clés pour aller jouer dehors en toute sécurité, en laissant notre égo à la maison.
Dans cet article, vous découvrirez en quoi un égo surdimensionné peut être néfaste en plein air :
Notre amour pour le plein air, que ce soit pour le camping, la chasse ou la randonnée par exemple, ne doit pas nous amener à occulter les risques. Froid, neige, vent… La nature peut être dangereuse. D’où l’importance de rester humble lorsque l’on s’y immerge.
Bianca l’affirme : en contrôlant « mal » notre égo, nous nous exposons à des conditions dangereuses. Par exemple, sortir randonner dans la bouette sans avoir de « vraies » chaussures de randonnée parce qu’on les juge inutiles, c’est augmenter le risque de glisser et de se blesser. En spécialiste du secourisme, Bianca considère qu’il est très important de sensibiliser les amoureux de plein air sur ce point, notamment les plus jeunes.
Contrôler notre égo nous permet de mieux évaluer chaque situation, de mieux juger les risques, d’arrêter quand il le faut pour ne pas « aller trop loin ». Pour Bianca, le corps est très bien fait : il saura vous envoyer des signaux quand il ne se sent pas à l’aise. Prenez en considération tout ce qu’il vous dit. Respectez-le et respectez la nature!
Savoir maîtriser son égo ne veut pas dire qu’il faut laisser vos rêves et objectifs au placard, loin de là! En étant, au contraire, conscient des risques de blessure, des sources de danger, des conditions météorologiques, etc., vous aurez plus de chances d’aller jusqu’au bout. Ne pas se laisser emporter par son égo, c’est avoir un coup d’avance, connaître ses capacités et les outils à sa disposition pour pouvoir se dépasser en sécurité! Tous les imprévus ne sont pas bons à affronter.
Que l’on parte en randonnée d’été, en sortie de ski de fond ou pour une longue séance de course en sentier, la sécurité n’est pas toujours la première chose à laquelle on pense. Nous sommes peu à emporter une trousse de premiers soins pour une fin de semaine en camping ou une marche de quelques heures dans un parc provincial.
Toute activité en nature présente des risques. Un égo surdimensionné peut nous amener à les ignorer. Selon Bianca, l’égo peut nous amener à ne pas écouter les signaux envoyés par la situation, et nous mettre (nous-mêmes et les autres) en danger. Un égo mal placé augmente les risques de blessure et de surentraînement, d’anxiété si les objectifs ne sont pas atteints…
Rien ne vous empêche de partir seul à l’aventure, que ce soit pour une longue randonnée, une journée de ski ou une matinée de chasse. Rappelez-vous seulement que c’est toujours plus sécuritaire d’être au moins deux. Écoutez-vous et écoutez votre corps pour éviter la majorité des blessures (mineures), comme les ampoules par exemple, très fréquentes chez les randonneurs qui n’ont pas les bons bas ou les bonnes chaussures. Un égo mal placé pourrait ici nous laisser penser que c’est « ok » de partir avec une paire de vieux souliers ou des chaussettes trop fines pour la saison.
Bianca nous explique au passage une erreur commune : ignorer les alertes que nous lance notre corps. Déshydratation, oubli de problèmes médicaux de base… Autant de signaux auxquels il faut être attentif pour s’amuser dehors tout en minimisant les risques. Il est préférable de s’écouter et de s’adapter, quitte à revoir un peu son objectif à la baisse s’il le faut!
Au Québec comme en Ontario, les conditions météorologiques peuvent aussi changer rapidement. Une chute de température ou de fortes pluies peuvent transformer une randonnée facile en un petit calvaire. Évitez de partir en pensant que la météo ne pourra pas changer. Mieux vaut plutôt sortir avec des vêtements adaptés, et être prévoyant. En hiver, pensez par exemple à la technique du multicouche pour gérer votre température corporelle.
Selon Bianca de Peak Secourisme, il y a aussi du bon à avoir de l’égo en plein air. C’est lui qui nous amène à dépasser nos limites, plutôt que de simplement relaxer sur notre sofa. Un égo bien placé nous amène à découvrir de nouvelles activités de plein air, à progresser dans notre pratique, à découvrir de nouveaux lieux… Pour cette spécialiste du secourisme, l’égo peut avoir un aspect très positif en plein air. Égo et performance vont souvent de pair.
L’égo nous porte vers l’aventure. S’il n’est pas surdimensionné, l’égo peut nous amener à « donner une petite poussée » même quand la fatigue commence à se faire sentir.
Bien sûr, Bianca rappelle qu’il faut toujours garder l’aspect sécuritaire en tête. En tout temps, écoutez votre corps et votre tête. S’il vous reste quelques kilomètres à faire pour atteindre le prochain point de vue, mais que vous ne vous en sentez vraiment pas capable, ne tombez pas dans l’excès d’égo. Vous aurez bien l’occasion de revenir, encore plus préparé!
Dans le cadre de Peak Secourisme, Bianca demande à ses clients de mettre leurs attentes au clair. L’un de ses précieux conseils : se définir des objectifs clairs et précis (une durée d’effort en course en sentier par exemple). Le tout doit rester réaliste et chacun doit connaître ses propres limites. En faisant une sorte d’« auto-check-up », chaque participant peut communiquer sa forme physique actuelle, dans l’optique de prévenir les risques.
Pour Bianca, le fait d’avoir des objectifs clairement définis permet de mieux réagir en cas de problème. Elle insiste aussi sur le fait de rappeler à tout le monde que rien ne peut se passer à 100 % comme prévu en plein air. Si vous partez par exemple randonner à plusieurs, faites des contrôles réguliers pour voir si tout le monde va bien, et si l’objectif est adapté. Cela est d’autant plus important si tous les participants ne se connaissent pas (pensez au dernier de cordée!), car certains n’oseront peut-être pas s’exprimer.
Bianca est convaincue de l’intérêt de pratiquer en groupe, quelle que soit l’activité. Chacun peut se préparer de son côté en se formant par exemple aux techniques et bons réflexes à avoir en plein air. Connaître la théorie (informations techniques, médicales…) est idéal pour savoir ce que l’on peut contrôler une fois au milieu des bois.
Avant même de partir, validez le niveau d’expérience de chaque participant, que ce soit par exemple en vélo de montagne ou en randonnée pédestre. Si tout le monde n’a pas le même rythme, prenez votre temps. Bianca nous rappelle qu’en plein air, ralentir n’est jamais une mauvaise chose!
Au milieu des bois, laisser son égo de côté n’affecte ni les performances ni la beauté de ce que l’on voit. Se fixer des objectifs réalisables, connaître son état de forme et celui des amis avec qui l’on part, maîtriser les techniques de base en cas de problème… Ce sont autant de bons réflexes à avoir avant de se lancer à l’aventure. Grâce à Bianca, nous savons maintenant comment gérer notre propre égo en plein air et viser le plaisir et la performance dans les meilleures conditions possibles. Amusez-vous bien!